" Je venais d’arriver au manoir au moment de l’attaque.

Voyant mademoiselle Joséphine, je la saluai et m'inquiétai de son air soucieux. Afin de l'aider à se calmer, je lui fis un bref résumé mon dernier pèlerinage, qui fut une véritable expédition lors de laquelle je dus affronter d'innombrables dangers ! Ma foi fut mise à rude épreuve, mais jamais je n'ai cédé, à l'image de ce précieux objet prêté par monsieur Lenoir, que j'allais ranger dans la salle d'étude après avoir pris congé de ma charmante compagne. Délesté de ce poids, je retournai sur mes pas pour me rendre au salon.

Repasser par le hall me permit de gagner un temps précieux. Je ne m'attendais pas à me retrouver momentanément à deux pas d'un homme armé avant d'atteindre ma destination finale. Plus tôt, j'avais déjà remarqué sa présence en tournant la tête sur ma gauche."

" Voulant initialement me rendre à la salle à manger après avoir dégourdi mes jambes, j’ai été prise d’effroi en voyant le docteur tituber en direction de la cuisine. Il perdait son sang !

Je l’ai suivi pour pouvoir lui porter secours, mais lorsque je suis entrée dans la cuisine, il s'était comme évaporé !

J'ai fouillé partout dans la pièce et découvert un passage que je ne connaissais pas, menant à une autre salle via les sous-sols. Je suis arrivée trop tard. À peine fus-je sortie du passage secret qu'il avait déjà rendu l'âme. "

" Ces taches de sang sur mes chaussures ? Je me les suis faites en ne regardant pas où je marchais. J’ai vu bien pire dans le cadre de mes fonctions !

Par contre, plutôt que de m’accuser, pourquoi n’interrogez-vous pas cette autre femme qui a laissé des tas de traces avec ses chaussures sales ? Je l’ai vue aller vers la salle de bal. La gouvernante va être furieuse ! Après avoir dû remettre de l'ordre dans la pièce où j'ai effectué des réparations, elle va voir tout son travail réduit à néant par une créature sans scrupules.

Pour en terminer avec cet entretien ridicule, sachez que j’ai vu le révérend sortir du hall par une porte, et une jeune femme toute de rouge vêtue avait dû sortir par l'autre, à en juger par son emplacement quand je l'ai aperçue. Si vous voulez mon avis, ces deux-là sont très louches.

Et si vous osez penser que je suis coupable car j’ai un pistolet à la ceinture, réfléchissez : personne n’a entendu aucun coup de feu, vous pouvez donc me rayer de la liste des suspects. J'ai toujours mon arme sur moi."

" Je fumais une cigarette dans une des deux salles menant à l'extérieur quand tout a commencé.

Au même moment, un homme est entré avec une corde dans les mains. Ne l'ayant pas tout de suite reconnu, j'ai été prise de panique. Mais lorsqu'il m'a saluée, je me suis souvenue de lui. Je prends un traitement particulier depuis quelques semaines, et mon esprit me joue parfois des tours.

Il s’est mis à me raconter son dernier voyage pendant ce qui m'a semblé durer une éternité, et je ne rêvais que de retrouver ma tranquillité. Lorsqu’il s’en alla, j’en profitai pour rapidement m’éclipser par la double porte et me diriger vers l'ouest.

Je vis au bout du couloir une femme tenant un tuyau dans les mains, avec de la peinture fraîche au bout, d'une couleur que j'apprécie tout particulièrement. À nouveau, je ne reconnus pas cette personne mais décidai de me diriger vers elle pour corriger cet oubli. Elle allait vers le salon.

À peine eus-je fait quelques pas de plus que je la vis ressortir les mains vides ! Sentant une grande angoisse me gagner en étant soudain à ses côtés, je préférai éviter de lui parler.

Je me dirigeai à mon tour vers le salon, la laissant poursuivre dans le sens opposé. De là, j’utilisai une astuce que seuls les initiés connaissent pour me rendre à l'autre bout de la demeure. Je pus ainsi rejoindre une quatrième salle pour me détendre, et vu les regards lubriques que je reçus au passage, j'en avais bien besoin ! Une autre personne arriva au même instant, coïncidence parfaite : j'avais maintenant une adversaire à affronter. "

" La raison de ma présence dans cette pièce au moment de l’attaque ? Très bonne question, mais je crains que cela ne fasse guère avancer votre enquête. Je fus tout simplement envahi d'une immense fringale et ne pouvai pas attendre l'heure du dîner pour la satisfaire. Vous savez, mon travail, bien qu'essentiellement intellectuel, puise énormément dans mes forces vitales.

Avec mes problèmes de vue, je dus m'équiper pour me repérer dans cette antre obscure. Grâce à cette visibilité retrouvée, je fus en capacité d'utiliser mon arme avec une précision chirurgicale. Je fis quelques entailles dans les restes de ce cher Henry, me souvenant de ses petits grognements lorsqu'il était encore de ce monde, afin d'obtenir quelques tranches de chair fraîche. Ces fines victuailles furent insérées dans une baguette préalablement coupée dans le sens de la longueur et beurrée. Ce fût un véritable régal !

Me sentant parfaitement rassasié, je soufflai quelques mots à ma compagne et vis la lueur qui l'animait disparaître à tout jamais. Voulant raviver la flamme entre elle et moi, je me dirigeais vers une salle proche, afin de pratiquer ensemble une activité de couple. Je m'entraîne souvent pour gagner en agilité et en coordination, et je dois l'admettre : la vue des jardins situés à l'arrière du manoir est tout simplement magnifique depuis cette pièce.

Ma surprise fut de taille lorsque je vis la dame en bleu pénétrer au même moment dans la salle, par la porte juste en face de moi. Ne voulant pas m'attarder en sa compagnie, et ayant quelques superstitions personnelles, je sortis en empruntant une porte différente de la sienne. Il semblerait d'ailleurs que cette dame ait le même genre de superstitions que moi.

La fin de mes pérégrinations me conduisit dans un endroit plein de verdure. En chemin, je rencontrai une créature divine, semblable à une nymphe, dont la beauté faisait naître en moi des désirs coupables. Je me suis vu allant jusqu'à humer la fragrance enivrante de sa cuisse. Me sentant alors coupable vis-à-vis de ma compagne de route, je regardai l'objet que je tenai en main. Quel étourdi ! Un échange malencontreux avait eu lieu avant même mon premier pas ! "

" Je nettoyais le tapis de la deuxième plus grande salle du manoir au moment où Monsieur s’est fait attaquer.

Oh ! Quelle tragédie !

Avant de sortir, j’ai ouvert la porte-fenêtre afin d’aérer la pièce.

Je me suis ensuite rendue à la bibliothèque, puis, une fois les livres remis en place, je me suis finalement dirigée vers la salle la plus proche.

J’avais vu Patricia en sortir au début de mon trajet et voulais vérifier qu’elle n’avait pas tout dérangé. Je ne m’attendais pas à croiser quelqu’un d’autre en entrant dans cette salle. "